Comment tourner notre volonté vers Hachem?

Quelqu'un a écrit un email à Dov:

Dov, j'ai lu le Big Book et 'the 12 and 12' à propos de la 3ème étape. J'étais aussi en ligne sur la conférence téléphonique ce matin, mais je ne pouvais pas parler parce que j'étais avec d'autres personnes... J'ai une difficulté avec l'étape 3 en essayant de la mettre en pratique, peut-être que vous pouvez m'aider: La troisième étape dit: «Nous avons pris la décision de confier notre volonté et nos vies aux soins de D. tel que nous Le concevons". Faire la volonté d'Hachem 24/7 est une madrega vraiment vraiment élevée. En tant que Juif Froum dans le monde de la Yechiva du judaïsme, cela signifie étudier à chaque minute de plus, pas de bitoul zman, étudier la hala'ha, moussar etc., prier 3 fois par jour avec un minyan des bra'hot jusqu'à la fin, etc.  Mon problème est que maintenant, je ne fais aucune de ces choses, j'arrive difficilement à me lever pour sha'harit, et tout d'un coup faire la volonté de D. 24/7 de la façon dont je comprends la volonté de D., est en quelque sorte impossible. Donc je suis coincé avec ne pas faire la volonté de D. J'espère que vous comprenez mon problème.

Dov Répond:

Ma fierté prend le dessus de toutes les motivations et me frappent de honte! La honte -pas la Torah- me dit que c'est soit la perfection, ou alors je suis un Racha. Cela semble extrême, mais c'est ce qui se passe réellement à l'intérieur de beaucoup d'entre nous. Cela fait partie de la tendance typique d'un dépendant: tout est noir ou blanc.

Si vous faisiez du kirouv, vous n'auriez jamais dit à un Ba'al Techouva qu'il n'y a pas de place pour l'imperfection dans cette religion, n'est-ce pas? Alors pourquoi ne pouvons-nous pas comprendre nos propres progrès de la même manière? Pourquoi nous nous rabaissons? Je pense que c'est une combinaison d'être un typique dépendant perfectionniste - et parce que nous grandissons dans un milieu de yéchiva qui nous dit en étant bien intentionné, que nous devons tirer un maximum et vivre jusqu'à un niveau de grandeur, à tout prix. La 'houmrah et la hala'ha sont floues, car une norme doit être maintenue. Et ils ont raison bien sûr, car il y a une place pour cela chez une personne qui grandit. La 'houmrah peut devenir plus précieuse que la hala'ha même (voir B'nei Yissa'har à plusieurs endroits). Mais cela ne fonctionne tout simplement pas très bien pour le dépendant. Il est occupé avec le K'tzot, le Réchit 'ho'hma... et avec des vidéos de sexe, remplissant son cerveau de luxure. Il peut appeler son implication avec ces vidéos, "lutter" à ne pas "utiliser" ou "être occupé par" ces choses. Cela rend la stirah tolérable. D'une certaine manière son grand cerveau très surchargé trouve un accord - une détente - entre les deux vies qu'il vit. Finalement, cependant, le jeu doit prendre fin quand il ne fonctionne plus.

Le rétablissement a été le moment (désagréable) pour moi, de cesser enfin de courir, et de commencer à choisir entre:

1 - absolument insister à être l'homme que je voulais être (parfaitement Froum et naturellement respecté dans le milieu populaire de Yechiva, adoré par Hachem, mes amis et ma femme en tout, et puissant) -   et me masturber (parce que cela va apparemment ensemble inévitablement)

et

2 - accepter mes limites et être l'homme que D. (Celui Qui est vrai, Qui est intelligent, réaliste, aimant et patient) veut que je sois-  et sobre!

Choisir n°2 signifie que j'aurai besoin de renoncer à la folie de vivre une double vie sans aucune réelle solution intellectuelle à toutes mes années de lutte pour comprendre pourquoi je faisais cette folie. Abandonner toutes mes recherches?!

Mais j'ai perdu, non? C'est l'étape 1. Alors il est temps pour shla’h al Hachem yé'hov'ha et laisser Hachem.

Et cet énorme travail m'oblige à apprendre à être honnête avec les gens et avec mon propre D. C'est là que les «étapes» entrent en jeu. Cela signifie aussi essayer d'être ouvert à apprendre Sa volonté pour moi et à lui demander Son aide pour la faire imparfaitement. Parce que je ferai toujours chaque mitsva de façon imparfaite. Même la mitsva d’Emouna! Je suis un homme, pas un Sefer. Et un homme de D. est toujours prêt à apprendre et à évoluer, et à grandir, avec l'aide de Son Meilleur Ami.

La troisième étape m'a aidé à accepter que D. était vraiment intéressé par moi, peu importe ce que j'ai fait - encore plus que ce qu'Il est intéressé par le Choul'han Aroukh. Ouais. La Torah - Sa Volonté et mode de vie -   sont pour moi. Il me l'a donné pour l'utiliser et me rapprocher de Lui, et pour ne pas me détruire. Et c'est un processus. Et Il le sait. Le Sefer n'est pas, et ne fait pas des Juifs qui étudient.

La maturité - grandir émotionnellement et spirituellement - est le principal fruit de mon Programme, à part la sobriété. Un Juif qui a  grandi comprend que quand ils ont écrit dans Pirké Avot, "ne te considère jamais comme un Racha", ils parlaient même aux Tannaïm! Même eux n'étaient pas parfaits. Même eux pouvaient être soumis à la tentation de tomber dans la réflexion en noir et blanc et de se regarder comme recha'im, h"v, juste à cause d'un Davar megouneh dans leur caractère ou à cause d'un échec personnel. Le simple fait que nous ne sommes pas très bons dans notre yir'at Shamayim n'enlève pas notre beauté pour le Hessed. Le simple fait que nous sommes amers, craintifs, orgueilleux et paresseux, ne veut pas dire que nous ne nous améliorons pas - et, éventuellement, sur le chemin de la meilleure Avodat Hachem possible pour nous (Rav Dessler parle au sujet de la nekoudat habé'hirah - mais nous avons souvent trop de fierté pour l'appliquer à nous-mêmes, et l'appliquons seulement aux autres!). Nous devons comprendre à l'intérieur de nous-mêmes que nous savons qu'Hachem est de notre côté! (Rav Tsvi-Meyer Zilberberg Shlita parle de cette nékoudah très souvent, Davka dans notre imperfection.)

Mais pour nous, cela n'est généralement pas assez bien. Nous disons que nous acceptons notre imperfection, mais dans nos cœurs - où se trouve la vérité - nous ne l'avons pas fait. Nous ne nous autorisons pas toute grisaille, ou toute imperfection en accomplissant Sa volonté, même si nous sommes juste des humains - et  encore dépendants! Je crois que notre gaava est vraiment très choquante. Nous croyons b'emounah shé'leimah qu'Hachem attend de nous que nous apprenions soudainement à se lever pour sha'harit chaque jour, à l'heure, et avec une bonne kavanah, cette semaine. Nous le sentons vraiment.

C'est fou. Et la Torah n'est pas folle. Alors, quelle est la rectitude? Nous la rejoignons en utilisant la décision de la 3ème étape.

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